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Abstract :
[fr] L’étude de la radicalisation et du terrorisme est « un nouvel objet » de recherche et de clinique, au carrefour des sciences criminologique, sociologique, psychologique, théologique et politique. Les recherches sur le terrorisme ont évolué au cours de ces dernières années vers l’analyse des processus de radicalisation violente afin de comprendre comment des individus, le plus souvent de jeune âge, s’engagent dans ces voies et optent pour ce combat et cette violence. Les attentats revendiqués par l’Etat Islamique, qu’ont connus plusieurs pays occidentaux au cours de ces deux dernières décennies ont créé un climat d’insécurité, de peur et d’urgence. L’enjeu de la recherche en devient majeur car nos connaissances, encore limitées mais en plein essor, doivent servir d’assises au développement des logiques et des politiques de lutte et de prévention contre le terrorisme et la radicalisation. Ni le terrorisme, ni la radicalisation ne peuvent se penser dans la seule perspective individuelle, et le passage à l’acte terroriste dans sa seule dimension violente et meurtrière. Toutefois, la question de savoir comment un individu, le plus souvent de jeune âge, peut en arriver à renoncer volontairement à sa vie pour en tuer tant d’autres est centrale. Une étude basée sur l’évaluation approfondie (entretiens cliniques et évaluations structurées) de situations de mineurs belges arrêtés pour des faits de participation aux activités d’un groupe terroriste a permis de dégager des processus et dynamiques à l’œuvre dans les trajectoires de radicalisation de ces jeunes, qui se structurent au travers de l’articulation de facteurs psychologiques, sociaux, identitaires et religieux, à une période sociétale de type anomique et une période de de vie qu’est l’adolescence les rendant particulièrement vulnérables.