Violences dans les relations amoureuses : perpétration et victimisation genrées ?

La violence dans les relations amoureuses des adolescents et jeunes adultes est un sujet de recherche nouvellement étudié en Europe. Alors que certains pourraient être tentés d’y voir une redite des études en matière de violence conjugale, les résultats indiquent une réalité encore peu reconnue : tant les filles que les garçons peuvent être auteur(e)s et victimes de violence. Nous observons ce que certains qualifient de « symétrie de la violence », et ce, dans un contexte criminologique où la violence féminine est de plus en plus étudiée. Parallèlement à cela, la symétrie des violences fait toujours l’objet de très vifs débats dans le registre des violences conjugales. En mobilisant une approche de genre, nous questionnerons les taux de perpétration et victimisation dans les relations amoureuses, et ce, au-delà des (in)différences de sexe.
Par ailleurs, la question du genre peut être investiguée non seulement dans le registre comportemental des violences, mais également dans le registre des opinions relatives à ces violences. Or, comportements et cognitions étant associés, il n’est pas permis de négliger les opinions, notamment si l’on souhaite mettre sur place des programmes de prévention. De la sorte, les opinions que les jeunes ont vis-à-vis de la violence amoureuse peuvent tout particulièrement nous renseigner sur la construction genrée à la fois des opinions, mais aussi du passage à l’acte.
À partir d’une recherche menée auprès d’adolescents et jeunes adultes, nous traiterons de l’ampleur et de la nature des violences dans leurs relations amoureuses, ainsi que des opinions associées. Nous développerons notre approche de genre en quatre temps : la perpétration, la victimisation, les opinions relatives à la violence agie ou subie selon le sexe du répondant, et les opinions relatives à la violence selon le sexe de l’auteur/de la victime.
Notre présentation en termes de genre permettra de situer les phénomènes de continuité et de rupture qui s’opèrent entre l’étude de la violence conjugale et l’étude de la violence dans les relations amoureuses.