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Abstract :
[fr] La violence dans les relations amoureuses des adolescents et jeunes adultes est devenue un champ d’étude à la suite de l’article précurseur de Makepeace (1981). Cependant, cet objet de recherche n’a pas encore suscité de réflexions épistémologiques quant aux sources théoriques et aux mouvements sociaux qui ont conduit à sa reconnaissance et à son étude. Tel est l’objet de notre communication : comprendre les constructions intellectuelles ayant participé à l’étude de la violence dans les relations amoureuses.
Pour cela, nous présenterons deux influences majeures. Premièrement : les sociologues de la famille (Gelles, Straus, Steinmetz…) explicitement inspirés par la théorie du conflit (Simmel, Coser, Dahrendorf…) selon laquelle “family harmony must be considered a problematic rather than a normal state of affairs” (Sprey, 1969, p.703). Deuxièmement : les mouvements féministes américains des années ’60 influencés par la stratification sociale marxiste appliquée à la sphère maritale (qui n’est pas la théorie du conflit à laquelle se réfèrent les sociologues de la famille, mais en fait figure d’inspiration majeure).
Notre présentation fournira des grilles de lectures socio-criminologiques pour comprendre le débat qui opposent encore actuellement les descendants intellectuels des sociologues de la famille et les féministes en matière de ‘violences entre partenaires intimes’ pour les premiers, et en matière de ‘violences conjugales’ pour les seconds ; débat que nous voyons également en matière de violences dans les relations amoureuses. Nous traiterons ainsi des (in)différences en jeu, et des ébauches de solutions à travers la typologie de Johnson (1995, 2006).
Enfin, cette prise de conscience épistémologique permettra aux scientifiques et intervenants traitant de violences dans les relations amoureuses, mais aussi de violences conjugales, d’en saisir les grilles de lectures fondatrices et de les questionner.