No document available.
Abstract :
[fr] Dans le panorama de l’art septentrional du XVIe siècle, le Liégeois Lambert Lombard (1505/6-1566) compte parmi les figures les plus emblématiques du courant renaissant. Son œuvre manifeste des efforts méritoires pour ressusciter la culture figurative antique, suivant l’exemple des artistes italiens des XVe et XVIe siècles. A en croire Dominique Lampson, qui fut à la fois le disciple et le biographe de Lombard, celui-ci vouait à Mantegna, Raphaël, Titien, Michel-Ange et Bandinelli une admiration débordante, même si c’est surtout par l’étude directe et assidue des antiques qu’il prétendait apporter sa contribution à la nécessaire réforme de l’art de son temps.
Mais le rapport de Lombard au passé est bien plus complexe qu’il n’y paraît au premier abord, et à vrai dire, il se révèle même assez singulier. Lombard n’adhérait pas à la conception vasarienne d’un renouveau esthétique qui se serait amorcé à l’époque de Cimabue et de Giotto. A la différence de ses contemporains, qui affichaient leur mépris pour l’art médiéval, il affirmait, quant à lui, y avoir puisé de précieux enseignements. Réservé à l’égard des œuvres italiennes du XIVe et du début du XVe siècle, et non moins mitigé face à celles des émules de Van Eyck et de Rogier Van der Weyden, il osait en revanche clamer son intérêt pour les vitraux et les reliefs des siècles antérieurs, que recelaient les monastères de son pays. De cette inclination toute personnelle, en décalage avec les options prédominantes de son temps, il n’hésita pas à s’ouvrir à Giorgio Vasari lui-même, dans une lettre qu’il adressa à ce dernier le 27 avril 1565 (Florence, Archivio di Stato)