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Abstract :
[fr] Cette étude réflexive a pour but de comprendre le processus de conception architecturale. Pour ce faire, son auteur procède à l'analyse de l'expérience qu'il a vécue lors de la conception d'un projet d'architecture baptisé M.N.12 de même qu'à l'analyse des références qui ont stimulé sa conception. Le journal de bord qui a accompagné l'élaboration du projet M.N.12 a permis d'analyser le processus observé durant le travail de conception. De façon plus spécifique, la recherche situe la question de la conception architecturale dans le contexte d'une mutation urbaine; elle analyse également différents modèles réalisés dans le domaine de l'architecture et dans celui des arts; elle examine enfin la nature des références dans le travail de conception architecturale. Cet exercice d'explicitation, mu par une approche heuristique, assume l'implication du chercheur dans l'objet d'étude et révèle un processus de recherche non-linéaire dont le sens s'est révélé au fur et à mesure de sa progression. Plusieurs éléments ressortent de l'analyse réflexive du processus de conception architecturale de M.N.12. Premièrement, le processus de conception est complexe et les phases qui le structurent interagissent et se chevauchent. Le parcours du concepteur n'est pas linéaire, mais est composé de nombreux allers-retours. Deuxièmement, le concepteur, surtout durant les phases initiales, fait ce qu'il n'est toujours en mesure de comprendre. Les représentations externes comme les croquis et les maquettes d'étude lui permettent de penser et dynamisent le travail de conception. Le raisonnement par analogie prévaut largement durant les premières phases sans pour autant se dissiper pendant les phases suivantes. Troisièmement, les lieux de l'activité conception sont multiples et ne se limitent pas à l'atelier. Quatrièmement, plusieurs éléments stimulent l'activité de conception parmi lesquels un contexte culturel dynamique et des échanges interpersonnels variés ouverts à d'autres domaines que l'architecture. Cette étude révèle surtout que la conception de M.N.12 a requis l'usage de références qui ne sont pas composées de cas exemples ou de précédents architecturaux. Deux catégories de références non architecturales ont été identifiées. La première a trait au fonctionnement analogique basé sur l'absence de relation de cause à effet entre les références et le projet M.N.12. La deuxième a trait à une pensée de l'espace critique à l'égard de l'espace géométrique classique et plus largement de la perception unidimensionnelle et homogène de l'espace. Enfin, cette recherche montre qu'il revient au concepteur de construire, corps compris, son bagage référentiel. L'élaboration de la connaissance référentielle serait ainsi largement liée à l'expérience de l'individu dans sa totalité.