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Abstract :
[fr] Les slogans de mai 1968, victimes de la crise de la cinquantaine ? Faut-il définitivement enterrer ces idéaux ? Au contraire, redonner vigueur à ces valeurs? Servent-elles toujours notre épanouissement personnel, intellectuel, social et critique? En bref, quelle est leur actualité en 2018? Ces slogans doivent-ils être réactivés ? Résonnent-ils autrement
aujourd’hui qu’hier ? Pour en discuter, la Maison des Sciences de l’Homme (Uliège) organise un cycle de rencontres-débats avec la participation de conférenciers issus de six Facultés de l’ULiège : la Faculté de Philosophie et Lettres, la Faculté de Sciences Sociales, HEC École de Gestion, la Faculté d’Architecture, la Faculté de Droit, Science Politique et Criminologie, la Faculté de Psychologie, Logopédie et Sciences de l’Éducation. Chacune de ces conférences interdisciplinaires sera thématiquement organisée autour d’un célèbre slogan de mai 68, qui trouvera par ailleurs un écho dans un cycle de documentaires d’époque projetés dans les cinémas des Grignoux et introduits par différents chercheurs de la Faculté de Philosophie et Lettres de l’ULiège.
Sous les pavés la plage : « Métro, boulot, dodo »: tel serait, selon les militants et penseurs critiques des années 1960, le rythme de vie imposé par la « modernité ». A cette organisation du temps répondrait une mise en ordre spécifique de l’espace, celle de l’urbanisme « moderniste » ou encore « fonctionnel » qui s’est imposé après 1945. Mai 68 a largement dénoncé les effets aliénants d’un tel espace-temps. « Sous les pavés, la plage! », inscrit sur les murs de Paris, rappelait ainsi aux passants la possibilité et même la nécessité de retrouver, sous les tours de bureaux et de logement, l’espace joyeux de l’enfance autant que le temps « perdu », celui du jeu et de la poésie. Aujourd’hui, une telle exigence a été entendue de manière quasi littérale : Paris-plage étend son sable chaque été sur les rives de Seine, les commerces affichent de la poésie sur leur devanture, les espaces ludiques se multiplient, les pouvoirs publics aménagent les espaces publics à coup d’œuvres d’art, etc. Était-ce bien cela qui était voulu ? Et, surtout, est-ce bien cela que nous voulons ?