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Abstract :
[fr] Analyser sa propre langue est un exercice abstrait qui a la réputation d’être aussi difficile à apprendre qu’à enseigner. De l’instituteur au linguiste universitaire, les spécialistes de la grammaire qui ont à cœur de faire comprendre cette matière qu’ils estiment injustement mal-aimée, rivalisent d’ingéniosité. Trouvant là le moyen de rendre concret la démarche, certains ont cherché des moyens pour la rendre visible.
Pour montrer que les phrases ne sont pas de simples « sacs » de mots, mais que leur agencement obéit à des règles strictes, des pédagogues ont élaboré une variété étonnante de systèmes de représentation visuelle. Née au 19e siècle aux États-Unis et en Allemagne, la pratique des diagrammes grammaticaux n’a cessé de s’étendre dans la sphère universitaire pour devenir une composante incontournable de l’analyse syntaxique moderne.
Un passage en revue de ces pratiques anciennes qui n’ont rien perdu de leur intérêt pédagogique nous fait comprendre que ces représentations graphiques de l’analyse grammaticale sont bien plus que de simples dessins. Sous le couvert de traits, de bulles et de flèches, les diagrammes sont en réalité de véritables formalisations, au sens proprement mathématique du terme. Loin de dénaturer l’analyse, ils sont au contraire un moyen de la rendre plus rigoureuse.
Paradoxalement, à notre époque si visuelle, les diagrammes grammaticaux demeurent marginaux dans les salles de classe. Peut-être faut-il rappeler leurs qualités ?