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Abstract :
[fr] Aux XVIIe et XVIIIe siècles lorsque l’identité d’une voleuse parvient à la connaissance du propriétaire lésé de son bien, différentes possibilités s’offrent à lui, dont le recours à la justice. La présente communication propose, non pas d’aborder le vol domestique commis par des femmes via les archives judiciaires, mais via les archives notariales. Les notaires rédigent des déclarations passées par des voleuses qui établissent la liste précise des objets dérobés, demandent pardon et/ou promettent une compensation. L’individu volé détient dès lors un document qui lui permettra de faire pression sur la voleuse, si celle-ci ne respecte pas son engagement. L’acte notarié est en effet un acte authentique qui fait pleine foi en justice. Dans ces déclarations, les circonstances des vols sont parfois décrites, de même que la manière dont ils ont été découverts. On y lit aussi les stratégies employées par des suspects pour prouver leur innocence.
Ces sources permettent à l’historien d’aborder d’autres procédés de régulation sociale, notamment les procédés à l’amiable qui évitent de passer par l’arsenal répressif de la justice d’Ancien Régime. S’il récupère rapidement son bien, le propriétaire lésé peut en effet décider de ne pas porter plainte. De son côté, la voleuse, consciente d’avoir attiré l’attention, a tout intérêt à demander pardon et à réparer sa mauvaise action pour éviter, d’une part le châtiment de la justice, d’autre part l’exclusion d’une société où l’honneur et la réputation forment la base des relations sociales.
En résumé, nous proposons ici d’étudier quelques cas de femmes voleuses dans la Principauté de Liège via un autre type de sources – les archives notariales – afin de mettre en lumière le fonctionnement d’une société et notamment un processus de régulation sociale différent du recours en justice.