De l’efficacité d’un modèle local : être maître de chant à la cathédrale Saint-Lambert de Liège (1580-1650)

À la fin du XVIe siècle et durant la première moitié du siècle suivant, selon l’organisation musicale qui prévaut à la cathédrale Saint-Lambert de Liège, le maître de chant se voit confier une série de prérogatives qui s’articulent en liens étroits avec le chapitre et certains de ses dignitaires en particulier (le doyen et le cantor). L’activité du maître de chant, régulièrement associé aux questions de réforme touchant à la musique, permet de mesurer la perméabilité des entités que constituent le corps des chanoines et celui des officiers subalternes parmi lesquels il figure. En cette époque particulièrement troublée de l’histoire liégeoise, le chapitre de la cathédrale incarne une institution essentielle, omniprésente dans la vie rituelle et solennelle de la cité, qu’elle polarise. Ses abondantes archives, les œuvres de ses maîtres de chant et en particulier les livres de chœur manuscrits conservés en nombre permettent de se faire une idée assez nette du système organisationnel qui y prévaut et de la fonction de maître de chant, édifiée sur des bases communes à d’autres chapitres canoniaux de la Chrétienté.