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Abstract :
[fr] Les annonciades célestes (Monache Turchine, célestines, filles bleues, Bleus célestes, Annunziatinnen, Coelestinerinnen…), chanoinesses régulières O.A., fondées à Gênes en 1604 et souvent confondues (aujourd’hui, comme hier) avec les annonciades de Jeanne de France, correspondent parfaitement aux attentes formulées au Concile de Trente à l’égard des communautés religieuses féminines. Contemplatives, vouées à une clôture particulièrement stricte et soumises directement à l’autorité épiscopale, elles s’inscrivent, la plupart du temps, dans le sillage de la Compagnie de Jésus, qui favorise leur installation en milieu urbain et assure leur direction spirituelle. Le projet de la fondatrice Maria Vittoria Fornari, initialement limité à Gênes, connaît une destinée inattendue, avec l’ouverture d’une maison à Pontarlier en 1612, bientôt suivie d’une suite de fondations principalement implantées sur le territoire de l’ancienne Lotharingie (Franche-Comté, Lorraine, Pays-Bas méridionaux, Principauté de Liège, Empire), en Savoie et en Ligurie, en plus de Paris (1622) et de Rome (1668).
Les annonciades ont produit un nombre considérable de chroniques, annales, journaux, mémoires, biographies spirituelles, abrégés de vertus, lettres, autobiographies, avertissements spirituels et autres billets d’humeur, autant de témoignages d’expériences, vécues en espace clos, mais toujours en prise sur le monde, en quête d’éternité, mais sans cesse plongées dans le temps en cours. Des expériences riches et singulières, qui ont eu souvent raison des timidités ou des retenues des intéressées pour aboutir à des relations particulièrement savoureuses où alternent écriture de soi et écriture de l’histoire.
Title :
« Je », « nous », « Il » et les « autres » dans les annales des communautés francophones d’annonciades célestes (XVIIe-XVIIIe s.),