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Abstract :
[fr] Cette contribution s’intéresse à la mise en oeuvre de l’accompagnement des demandeurs d’emploi, en tant que politique sociale visant la (ré)insertion socioprofessionnelle des personnes éloignées de l’emploi par une lutte contre le chômage de longue durée et l’exclusion sociale. Plus précisément, elle porte un intérêt singulier aux relations de pouvoir qui s’exercent, dans les échanges et les interactions, entre les intermédiaires privés du marché du travail et leurs usagers, dès la phase de sélection des projets d’accompagnement. Cette contribution s’attèle dès lors à rendre compte des formes de contrôle qu’exercent les intermédiaires privés dans la concrétisation de leur action d’insertion lorsqu’ils sont contraints de respecter les orientations européennes en matière de profilage. Elle repose, par conséquent, sur l’analyse des ressorts et des effets de pouvoir en considérant l’influence de pressions institutionnelles induites par le contexte de rationalisation et d’efficacité à l’intérieur duquel la prise en charge des demandeurs d’emploi est réalisée.Ce faisant, cette contribution s’attache à illustrer l’influence de l’action d’intermédiation exercée sur les transitions des demandeurs d’emploi par la présence de deux effets de trappe, étayés par l’activation de mécanismes de filtrage à différents moments de l’accompagnement. Par ce biais, elle vise à rendre compte de la logique structurelle qui oriente les transitions professionnelles des usagers vers une forme de « précariat social » sur le marché du travail. Elle s’appuie, pour ce faire, sur une recherche empirique de nature qualitative, menée entre septembre 2013 et juin 2015, en Belgique Francophone, auprès de six structures privées spécialisées dans l’accompagnement vers et dans l’emploi.