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Abstract :
[fr] Dans quelle mesure la caricature, avec sa créativité graphique et les sociabilités artistiques et journalistiques sur lesquelles elle repose, a-t-elle constitué un paramètre décisif dans l’émergence de l’art séquentiel au XIXe siècle ? La bande dessinée et la caricature ne sont pas seulement deux langages qui s’accommodent l’un à l’autre sur des supports partagés, en journal et en album, mais aussi des formes d’expression résultant de conditions techniques de production du texte-image, de réseaux éditoriaux croisés et d’une inscription dans l’actualité socioculturelle. On sait l’importance de l’équipe Aubert, pionnière de la caricature de presse, dans la reprise de l’œuvre de Töpffer via la collection des Jabots. Il reste à comprendre pourquoi certains caricaturistes ont initié l’art séquentiel sans l’affirmer comme tel (cas de J.J. Grandville) et comment la bande dessinée s’est approprié spécifiquement la pratique de la charge à mesure qu’elle trouvait son propre développement (voir notamment l’œuvre de Christophe). Centrée sur la production de la période 1830-1890, la communication propose d’examiner la culture matérielle qui détermine les diverses réorganisations du dispositif unissant la vignette à la légende, et d’étudier sous cet angle le triple rapport à l’actualité, à la sérialité et à l’humour qui anime conjointement la caricature et la bande dessinée.