La narrativité greimassienne comme élément d'organisation du sens dans le croisement du football et la publicité

Considérée comme principe d’organisation du discours (Greimas et Courtés, 1979), la narrativité greimassienne semble garder ce statut au-delà des types d’objets sur lesquels elle a été testée à l’origine, par exemple le système d’oppositions dans les figures-signes. Notre étude, consacrée aux pratiques du football et de la publicité telles qu’elles se réalisent et se croisent au stade, montre que la narrativité, en lien avec le système tensif des possibles, organise aussi le parcours du sens dans cette interaction. Cette opération se déroule à deux niveaux de pertinence hiérarchisés: niveau de l’organisation syntagmatique de chacun des deux ensembles (niveau inférieur) et niveau de leurs ajustements l’un vers l’autre (niveau supérieur). On repère ainsi, pour le football, par exemple une organisation syntagmatique qui se réalise par la succession des séquences (passe, tacle, but, etc.) qu’opèrent des sujets (joueurs) à partir d’un système ordonné des modes d’existence des unités (potentialisation /virtualisation - actualisation/réalisation). Pour la publicité, cela se réalise à travers l’agencement des syntagmes (topologiques, eidétiques, chromatiques) qui s’inscrivent sur les objets-supports (panneaux) selon le même schéma. Les deux univers s’ajustent par la suite grâce à la combinaison de deux types d’articulations (statiques et dynamiques) qui, au final, aboutit à la formation d’une sorte de discours englobant “football-publicité” qui présente une organisation syntaxique propre.