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Abstract :
[fr] Entre le XIVe et le XVIe siècle, Liège est une ville bouillonnante d'entreprises monumentale, en particulier dans le domaine de l'architecture religieuse. Les chantiers se succèdent, intègrent des formules nouvelles et modifient de manière substantielle le paysage architectural liégeois. Mais tout n'est pas renouvelé, tout n'est pas reconstruit. Des édifices ou parties d'édifices, qui datent pour la plupart de l'époque ottonienne ou romane, sont simplement adaptés, restaurés ou entretenus. Le fait que ces éléments ne connaissent pas de transformations majeures implique pourtant que ceux-ci disparaissent presque complètement du discours de l'histoire de l'architecture. Ont-ils pour autant perdu toute signification dans le contexte architectural de la ville de Liège à la fin du Moyen Âge ? Pour répondre à cette question, il faut s'intéresser aux motivations qui président au maintien de la substance architecturale ancienne dans le bâti, à la fois à l'échelle de la ville de Liège et à l'échelle des monuments. La réponse qui était donnée jusqu'ici renvoyait presque invariablement à des raisons économiques qui n'auraient pas permis d'achever les monuments selon les plans préétablis, ou qui n'auraient pas permis de reconstruire les églises dans des formes plus "modernes". En conséquence, lorsqu'ils sont pris en compte, ces édifices ou parties d'édifices sont interprétés comme des reliquats, des accidents de l'histoire, destinés, à terme, à être remplacés. Cette explication par défaut est pourtant loin d'être satisfaisante dans un certain nombre de cas, en particulier dans le contexte de la ville de Liège. En analysant l'histoire architecturale de plusieurs édifices religieux de la ville de Liège entre le XIVe et le XVIe siècle, nous verrons la manière dont le bâti existant est géré, maintenu et modifié, ainsi que la manière dont le bâti préexistant entre en dialogue avec les parties d'édifice alors en reconstruction.