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Abstract :
[fr] La recherche présentée dans le cadre de ce mémoire a été réalisée dans le domaine de l’éthologie des primates. L’objet d’étude est le comportement de fur rubbing ou « frottement de la fourrure », qui correspond à un phénomène collectif observé chez un primate natif d’Amérique Centrale, le capucin moine (Cebus capucinus). Le fur rubbing est un comportement hygiénique à travers lequel les singes se frottent le corps à l’aide de différents substrats et peuvent réaliser cette activité en solitaire ou de manière collective. De nombreuses études en milieu naturel et en captivité se sont attachées à déterminer les fonctions de ce comportement. En revanche, il existe peu d’informations concernant les mécanismes qui sous-tendent le fur rubbing. La présente étude tend à éclaircir en partie ces zones d’ombre en examinant le rôle des mécanismes sociaux et l’influence de la nature du substrat dans l’activité de fur rubbing des capucins moines. Pour ce faire, un groupe de primates élevés en semi-liberté a été observé sur une période de quatre mois au cours de laquelle des oignons et des oranges, habituellement utilisés pour le fur rubbing, étaient fournis aux capucins afin de favoriser l’apparition de ce comportement. Nous avons pu mettre en évidence l’influence de certains facteurs sociaux tels que le rang hiérarchique et l’affiliation, sur l’activité de fur rubbing. De même, la nature du substrat influe sur ce comportement. Au vue des résultats obtenus, le fur rubbing apparaît chez le capucin moine comme un mécanisme de cohésion sociale, qui est déterminé par les relations sociales et hiérarchiques caractérisant les membres d’un groupe. Dans ce cadre, on peut également imaginer qu’à travers la pratique collective de ce comportement, les congénères pourraient évaluer et renforcer leurs rapports sociaux. Cependant, d’autres études sont nécessaires pour appuyer cette hypothèse.