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Abstract :
[fr] Depuis plusieurs années, le Groupe Antigone s’attache à identifier les références et applications du Good Lives Model (1) aux populations particulières telles que les adultes auteurs d’infractions (sexuelles) (2), les auteurs de violence domestique (3), les adolescents auteurs d’infractions à caractère sexuel (4) ainsi que les personnes sous statut de défense sociale (5).
En 2013 lors du 7ème CIFAS au Québec, nous avons eu l’occasion de présenter, d’une part, Le « Good Lives Model » : un modèle novateur de prise en charge des délinquants sexuels ; ses origines, ses fondements théoriques, ses applications et, d’autre part, Les délinquants sexuels en désaccord avec l’accusation, en y développant des outils d’intervention spécifiques et novateurs (L’inventaire des Aspirations et Préoccupations Personnelles et le Guide d’entretien à destination des A.I.C.S en désaccord avec l’accusation et/ou la condamnation).
Aujourd’hui en Belgique, l’internement en établissement de défense sociale se base sur la notion de déséquilibre mental au moment des faits et sa permanence au moment de la décision judiciaire (7). La prise en charge de ces patients se situe donc à l’intersection entre la justice pénale et la santé mentale rendant difficile la convergence entre le mandat judiciaire, les impératifs institutionnels, les intérêts propres au patient et les ressources externes.
Cela est d’autant plus vrai pour les intervenants oeuvrant dans les institutions dépendant du Ministère de la Santé et pour lesquels il n’existe pas de scission entre les missions de soin et celles d’expertise (8). Ceux-ci doivent fonctionner comme des agents doubles, au confluant des dimensions de traitement et de protection de la société (9).
L’absence d’un cadre global pour l’intégration des différents points de vue et connaissances disciplinaires complique d’autant plus la prise en charge des patients. En effet, les praticiens peuvent, selon leurs propres convictions philosophiques, se concentrer sur une approche ou l’autre or, sans modèle commun, le risque d’inefficacité est plus important (10).
Le Good Lives Model Forensic Mental Health (11) est une adaptation du Good Lives Model et fournit un cadre théorique de la réhabilitation des personnes sous statut de défense sociale. Le GLM-FM se centre sur le rôle de la maladie mentale dans l’(non)atteinte des besoins primaires/accès au bien-être subjectif et dans la gestion des risques de récidive. Il permet également de comprendre la place des symptômes en lien avec les besoins primaires et secondaires.
Cette communication sera donc l’occasion d’exposer, dans un premier temps, les principes de bases du Good Lives Model et leur opérationnalisation, dans un second temps, leur adaptation pour la prise en charge de personnes sous statut de défense sociale. Enfin, nous terminerons par une présentation succincte des outils d’interventions spécifiques à cette population et de quelle manière ils peuvent être utilisés par tout intervenant quelle que soit sa spécificité.
(1) Ward, T. (2001). Good lives and the rehabilitation of offenders. Promises and problems. Agression and Violent Behavior,7, 513-528.
(2)Ward, T., Mann, R., & Gannon, T. A. (2007). The Good Lives model of rehabilitation: Clinical implications. Aggression and Violent Behavior, 12, 87-107.
(3)Langlands, R., Ward, T., & Gilchrist, E. (2009). Applying the Good Lives Model to Male Perpetrators of Domestic Violence. Behaviour Change, 26 (2), 113-129.
(4)Adshead, M., Beech, A., Fisher, D., Griffin, H., Leeson, S., Morgan, J., Okotie, E., Print, B., Quest, P. & Wylie, L. (2013). The Good Lives Model for Adolescents who sexually harm. Safer Society Press, Brandon, Vermont.
(5) (11)Barnao, M. (2013). The Good Lives Model tool kit for mentally disordered offenders. Journal of Forensic Practice, 15(3), 157-170.
(6) (10) Barnao, M., Robertson, P. & Ward, T. (2010). Good Lives Model Applied to a Forensic Population. Psychiatry, Psychology and Law, 17(2), 202-217.
(7) Oswald, P. (2011). Soins et contraintes des délinquants sexuels et des soignants en défense sociale. Le projet “Epicéas”. Cahiers critiques de thérapie familiale et de pratique de réseaux, 1(46), 127-138.
(8) Cartuyvels, Y., Champetier, B. & Wyvekens, A. (2010). La défense sociale en Belgique, entre soin et sécurité. Une approche empirique. Déviance et Société, 34(4), 615-645.
(9) Blackburn, R. (2004). “What Works” with mentally disordered offenders. Psychology, Crime, and Law, 10, 297−308.