No document available.
Abstract :
[fr] Le roman d’anticipation développe une certaine vision de la place de la littérature au sein des sociétés futures qu’il imagine. Plusieurs récits sont explicites au sujet des auteurs et des genres littéraires qu’ils situent dans une histoire prospective à même de distinguer ceux en faveur ou en émergence de ceux sur le déclin ou déjà disparus. Ces considérations sur l’échelle des valeurs littéraires sont abordées tantôt à travers des panthéonisations subversives ou alternatives, tantôt dans des descriptions réunissant des écrivains de premier plan et des minores pour mieux interroger le jeu complexe entre reconnaissance et pérennité, qualité et succès. À travers ces procédés, c’est une réflexion sur les frontières entre littérature légitime et productions populaires qui est proposée : quels sont les effets de l’envahissement du domaine des lettres par les logiques publicitaires, la sérialisation des thèmes et des procédés sur le modèle mécanique du feuilleton, la montée en puissance des genres industriels à l’ère médiatique ? On mettra en évidence les moyens et les enjeux des recompositions du canon littéraire par le roman d’anticipation à partir de trois œuvres qui ont en commun de proposer des figurations explicites et détaillées d’un certain avenir de la culture lettrée : Jules Verne, Paris au XXe siècle (1863, publié en 1994), Albert Robida, Le Vingtième Siècle (1883) et André Maurois, Voyage au pays des Articoles (1927).