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Abstract :
[fr] La diversité des grands prédateurs marins est souvent vue comme un indicateur de la santé des écosystèmes océaniques (Fröbisch et al., 2013; Scheyer et al., 2014; Kelley & Pyenson, 2015). Cependant, les moteurs, les causes des renouvellements fauniques sont souvent méconnus pour les animaux occupant les niveaux supérieurs des chaînes trophiques. Il est donc nécessaire d’identifier et de démêler les mécanismes qui dictent les fluctuations de la biodiversité fossile – y compris les multiples biais affectant ces données (ex. Benson et al., 2010). Le Crétacé offre une occasion fantastique d’étudier cette relation, étant caractérisé par un climat globalement chaud mais variable et un assemblage diversifié de reptiles, ostéichtyens et néosélaciens qui régissaient les chaînes trophiques marines (Bardet et al., 2014; Guinot & Cavin, 2015) et qui ont subi des perturbations majeures durant le Crétacé.
L’approche choisie ici est résolument macroévolutive et exploratoire. Je combine révisions taxonomiques et analyses phylogénétiques avec des méthodes de reconstruction de la diversité (richesse taxonomique, disparité, diversité écologique) et la vitesse d’évolution dans le but de détecter et de quantifier les renouvellements majeurs des assemblages de reptiles pélagiques crétacés. Ensuite, ces variables sont confrontées aux données climatiques et une nouvelle approche pour rendre compte de la dynamique de ces fluctuations est proposée ici (voir également Fischer et al., 2016).
L’histoire des ichthyosaures et les pliosaures, les prédateurs dominants du Crétacé inférieur disparaissant « prématurément » (durant l’intervalle Cénomanien-Turonien), a été analysée au moyen de ces techniques quantitatives et montrent, contre toute attente, des trajectoires fort similaires avec un pic de diversité-disparité dans le Crétacé inférieur (de part et d’autre de l’Hauterivien) précédent des constrictions importantes de biodiversité vers l’Aptien et au Cénomanien. Les analyses indiquent que les taux d’extinctions chez les ichthyosaures se corrèlent avec l’importance des fluctuations climatiques, offrant une nouvelle perspective pour expliquer leur extinction abrupte durant le Cénomanien.