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Abstract :
[fr] Dans son historiographie critique (Les noms de l’histoire, 1992 / Figures de l’histoire, 2012), J. Rancière définit pour l’époque contemporaine des formes alternatives de poétique, de mise en récit et de mise en visibilité de l’histoire, qui auraient pour effet de mieux prendre en compte les anonymes et de découper autrement le sensible. Dans de nombreux textes (cf. par ex. Le destin des images, sur la « phrase-image »), Rancière étudie les formes d’accompagnement entre images et mots, et pense la figurabilité comme articulation de deux pouvoirs expressifs en un agencement spécifique. Pour échapper au débat stérile sur la préséance de l’image sur le langage (ou vice-versa), on envisagera avec Rancière l’idée selon laquelle l’image serait une « manière dont les choses parlent et se taisent ». L’image ne dit pas mieux les intensités que les mots, mais elle aménage un lieu inédit pour la mise en fiction des paroles de l’histoire. En ce sens spécifique, la figurabilité, comme mise en scène des mots et des images, doit pouvoir compter sur le travail de l’indétermination – comme on le montrera avec quelques exemples cinématographiques.