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Abstract :
[fr] Les sources narratives produites par les ordres religieux féminins aux Temps Modernes révèlent leur intérêt pour l'architecture conventuelle. Parmi les nombreuses communautés qui pourraient être étudiées, les écrits des annonciades célestes et des bénédictines réformées de la Paix Notre-Dame, implantées sur la « dorsale catholique », sont nombreux. Au fil des pages de leurs chroniques, récits de fondation et biographies de religieuses, ces femmes se positionnent généralement en historiennes de leurs constructions, narrant les principales phases des chantiers, leurs relations avec les maîtres d’œuvre, mais aussi les difficultés matérielles et financières qu’elles rencontrent. Au-delà de leur apport à la connaissance d’un bâti majoritairement disparu, ces sources narratives révèlent le regard des religieuses sur l’architecture qui les enveloppe et à travers elle, leur rapport au monde qui les entoure. Conçus comme des espaces clos au cœur du tissu urbain, ces édifices délimitent une frontière entre l’intérieur et l’extérieur de la clôture, tout en autorisant le passage des architectes, des ouvriers et des matériaux. Que ce soit par le vocabulaire qu’elles emploient pour désigner leur monastère ou par les compétences qu’elles revendiquent en matière d’architecture, nous verrons que ces religieuses sont parvenues à faire de l’architecture le support d’une affirmation de soi, aussi bien dans leur imaginaire spirituel qu’au sein d’un milieu professionnel à dominante masculine.