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Abstract :
[fr] Depuis 1563, les ordres religieux féminins sont confrontés au grand paradoxe que leur imposent les décrets du concile de Trente : vivre en étroite clôture tout en s’implantant en milieu urbain. Dans ces circonstances, les relations entre « l’extérieur » et « l’intérieur » ne se réduisent pas seulement au « dedans » et au « dehors » de l’édifice architectural : la clôture scinde les espaces au sein même des bâtiments conventuels, entre ceux accessibles aux visiteurs et ceux réservés aux religieuses. Comme les carmélites ou les visitandines, les annonciades célestes ont produit dans différentes langues une grande quantité de documents narratifs, manuscrits pour la plupart. Écrits par des femmes qui ne sont pas à proprement parler des spécialistes de l’architecture, ces textes livrent pourtant de nombreuses indications architecturales sur l’église et le couvent, parfois même des descriptions particulièrement précises. En parcourant ces textes, de nombreux passages traitent la question architecturale au travers de la clôture matérielle qui revêt ici une charge sociale, spirituelle et symbolique importante. Ces récits documentent la matérialité des constructions, mais surtout, ils lèvent le voile sur les besoins des religieuses, leurs désirs et leurs aspirations. Ils permettent d’approcher au plus près leur conception de leur cadre de vie et son rapport au « monde extérieur ».