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Abstract :
[en] The archeological identification of the abandonment of cults faces two main difficulties. First, the absence of material posterior to a certain date in an excavated sanctuary does not necessarily mean that the sanctuary was abandoned. Secondly, the abandonment of a sanctuary does not necessarily mean the abandonment of the cult, since the cult may have been transferred to another sanctuary.
[fr] Quelles sont les sources disponibles pour étudier les abandons de cultes et de sanctuaires en Grèce antique? Cette question est rarement abordée dans les sources littéraires et jamais dans les sources épigraphiques, tandis que la simple absence de mention d’une divinité dans les inscriptions à partir d’une certaine date ne peut suffire à attester l’abandon de son culte. Au contraire, l’étude archéologique des sanctuaires a fourni de nombreux exemples de lieux de cultes dans lesquels aucun matériel postérieur à une certaine date n’a été trouvé, ce qui semble indiquer leur abandon.
Cependant, une mauvaise conservation des couches stratigraphiques supérieures ou le caractère partiel des fouilles peuvent parfois expliquer que le matériel archéologique le plus récent n’ait pas été retrouvé. Dès lors, comment vérifier l’abandon du sanctuaire? Dans de rares cas, la construction d’un quartier d’habitat à l’emplacement de l’ancien lieu de culte atteste le changement de fonction. Dans d’autres cas, il est possible d’identifier des rituels d’abandon qui révèlent une volonté délibérée de cesser d’honorer la divinité à cet endroit précis. Enfin, le contexte peut fournir des indices permettant d’étayer l’hypothèse d’un abandon de sanctuaire, notamment lors de destructions violentes, en raison de guerres ou de catastrophes naturelles, ou lorsque le site d’habitat dont dépendait le lieu de culte est abandonné de façon contemporaine.
Mais l’abandon d’un sanctuaire, lorsqu’il semble confirmé par l’étude archéologique ou le contexte, signifie-t-il nécessairement l’abandon du culte de la divinité, ou est-il possible de supposer que ce dernier avait simplement été transféré dans un nouveau sanctuaire, pratique attestée par quelques rares inscriptions? L’étude de deux types de déplacements de population, les synécismes et les métécismes, permettra de s’interroger sur la difficile reconnaissance archéologique de tels transferts de cultes. Étant donné qu’un abandon de sanctuaire peut être causé soit par la décision de ne plus honorer une divinité, soit par celle de l’honorer à un autre emplacement, et que le fait qu’aucun transfert de culte ne puisse être identifié ne signifie pas nécessairement que le culte ne fut pas transféré, il faut distinguer les abandons de sanctuaires d’abandons de cultes, ces derniers ne pouvant pas être reconnus archéologiquement.