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Abstract :
[fr] Tout au long de la République, dès lors qu’un magistrat titulaire de l’imperium quittait Rome chargé d’une mission officielle, un questeur lui était constamment adjoint. Celui-ci avait pour tâche de prendre en charge les aspects financiers de la mission confiée à son supérieur : distribution de la solde, gestion des fournitures et des approvisionnements de l’armée, rédaction et conservation des comptes, etc. Le questeur avait en réalité un rôle autrement plus important que celui de trésorier, auquel il est communément cantonné : outre ces missions d’ordre pécuniaire, il était en effet le bras-droit du général/gouverneur, son commandant-en-second, chargé d’une partie des troupes ou de rendre la justice, et même appelé à le remplacer à la tête de son armée ou de sa province en cas d’indisponibilité. Cette relation, faite de subordination et, paradoxalement, d’une forme de parité, trouve bien sûr son origine dans le possible empêchement du magistrat supérieur (mort, départ) qu’il fallait pallier, mais aussi dans le caractère oligarchique du système politique romain : les questeurs, élus certes par le peuple, étaient généralement issus du groupe réduit de l’aristocratie. Et au sein de ce groupe, dont venaient l’immense majorité de leurs supérieurs eux aussi, c’était le tirage au sort, 'inter pares', qui déterminait sous les ordres de qui ils serviraient. En raison de cette familiarité de tous les instants, un lien particulier unissait le questeur et son supérieur, ces deux étrangers unis par la sors, lien théorisé par Cicéron sous le nom de 'necessitudo'. Celle-ci nécessitait cependant une grande confiance entre les deux protagonistes : les luttes politiques devenues guerres civiles, les ressentiments qui en naquirent, et l’émergence de personnalités fortes ébranlèrent ce modèle. Et l’usage d’assigner les questeurs 'extra sortem' à la discrétion de ceux qui les emploieraient, devint une constante au profit des 'imperatores' de la fin de la République.