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Abstract :
[fr] Le phénomène d'abandon thérapeutique lors de suivi dans le cadre de violence conjugale se trouve au cœur des préoccupations des intervenants venant en aide aux auteurs de ces violences. Ces thérapies en groupe de responsabilisation se caractérisent par un taux d'abandon élevé, avec le risque potentiel de récidive associé. L’objectif de cette étude est d’identifier d’éventuelles caractéristiques intrapsychiques permettant de distinguer les usagers qui terminent leur suivi thérapeutique de ceux qui abandonnent au cours de celui-ci. Pour ce faire, une comparaison au sein de ces deux groupes d’individus (abandon : n=23 ; accomplissement du suivi : n=28) a été réalisée à partir de données sociodémographiques et de variables psychologiques spécifiques évaluées par des questionnaires auto-administrés (TAS-20, BIS-11, BDI, PBI, LEDS). Les résultats statistiques montrent que l’âge, le nombre d’événements stressants vécus au cours des six mois précédents l’évaluation et l’appréciation du soutien à l’autonomie perçu vis-à-vis de leur père sont les seules variables qui diffèrent significativement entre les deux groupes. Les autres dimensions mesurées telles que la dépression, l’alexithymie et l’impulsivité, quant à elles, ne produisent pas de résultats significatifs entre les deux groupes. Il semble donc, en définitive, que les hommes plus jeunes présenteront plus de risque de quitter le programme de façon précoce. Malgré tout, l’ensemble de ces résultats pose un sérieux défi pour les intervenants au sein des services d’aide spécialisés. En effet, si tous les individus qui participent aux groupes de responsabilisation présentent les mêmes caractéristiques intrapsychiques, comment prédire, mais surtout accrocher ceux qui abandonneront le programme ?