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Abstract :
[fr] Longtemps ignorée voire minimisée par son caractère privé, la violence conjugale constitue aujourd’hui un délit punissable par la Loi. Durant les trente dernières années, de nombreux auteurs ont axé leurs recherches sur l’impact de ces violences physiques et/ou psychologiques sur les victimes (épouses, ex-partenaires, enfants). Mais, qu’en est-il des auteurs ? Affirmer que les hommes auteurs de violence conjugale sont violents dans toutes leurs relations, est un mythe. En outre, établir le profil moyen de l’homme auteur de violence conjugale est trop complexe en regard du nombre important de formes de violence possibles. En conséquence, l’objectif de cette étude est d’apprécier la présence de caractéristiques psychologiques spécifiques ainsi que leurs liens, pour constater une éventuelle fragilité qui pourrait expliquer le passage à l’acte violent. Dans cette étude, cinquante-trois hommes ont répondu à des questionnaires d’auto-évaluation mesurant l’alexithymie (TAS-20), la dépression (BDI), ainsi que l’impulsivité (BIS-11). Les résultats montrent que l’alexithymie et la dépression sont significativement associées avec l’engagement dans des comportements violents au sein du couple. En effet, les hommes qui ont participé à l’étude rapportent plus de sentiments dépressifs, et plus de difficulté à nommer et à exprimer leurs émotions que la population générale. En outre, un quart des participants sont caractérisés impulsif. En conclusion, ces premiers constats continuent de suggérer l’existence d’un lien majeur entre le trouble alexithymique et la violence conjugale tel que démontré par l’étude de la Professeure Léveillée en 2013. Cette étude apporte par conséquent des pistes de réflexion ayant un impact clinique significatif sur l’évaluation du risque ainsi que sur l’intervention.