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Abstract :
[fr] L'un des principaux modèles d'évaluation et d’intervention auprès des jeunes délinquants souligne l'importance d'adapter l'intensité de l’intervention au niveau de risque, de s'assurer que celle-ci cible les facteurs criminogènes et tienne compte de la réceptivité du jeune contrevenant. Il s'agit du modèle RNR, aujourd’hui largement reconnu pour son efficacité dans le domaine de la délinquance juvénile (Andrews, Bonta, & Wormith, 2011). L’évaluation du délinquant basée sur ce modèle améliorerait la justesse des décisions cliniques, permettrait une meilleure classification et identification de profils, proposerait des interventions ciblées ainsi qu’une évaluation efficace des programmes (Andrews & Bonta, 1998). Ce type d’approche est toutefois mis en balance avec le modèle GLM (Fortune, Ward, & Polaschek, 2014) basé sur les forces du jeune et sa responsabilisation. En effet, le modèle RNR peut être compris, dans son extrême, comme contrôlant, cherchant à imposer des normes correspondantes aux dictats de la société, au détriment des intérêts du jeune (Briggs, 2013). Suite à la décision de communautariser la détermination des mesures prises à l’égard des jeunes délinquants en Belgique francophone, notre recherche a pour but d'identifier et de recommander un instrument d'évaluation du jeune à des fins de classification et de gestion de cas en vue d’orienter les mesures ultérieures et interventions. Dans ce contexte, nous présenterons l’outil YLS/CMI 2.0 (Hoge & Andrews, 2011), que nous avons associé à un volet spécifique centré sur l’évaluation des forces du jeune (YCA ; Mackin, Weller, & Tarte, 2004). Nous décrirons le chemin parcouru depuis l’implémentation de l’outil dans les institutions accueillant de jeunes délinquants et nous attarderons sur les intérêts et enjeux de proposer un outil d’évaluation à la croisée des chemins, entre la gestion des risques que le jeune pose et l’importance de considérer ses intérêts et priorités en focalisant sur ses ressources.