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Abstract :
[fr] Chaque année, 1% des foyers européens vit la fugue d’un de ses membres de moins de 18 ans. Au 2 janvier 2014, plus de onze mille jeunes français étaient recherchés comme fugueurs ; avec près de 50.000 fugues de mineurs français par an. En Belgique, sur les années 2013-2014, l’organisme Child Focus s’est vu confier près de 1700 dossiers de fugues de mineurs. Child Focus - Fondation pour Enfants Disparus et Sexuellement Exploités – a été créée à la suite de l’affaire Dutroux, et traite des dossiers de disparitions de mineurs (enlèvements par un tiers, enlèvements parentaux, fugues) et d’exploitation sexuelle de mineurs.
Généralement contacté par la famille du jeune ou par la police, Child Focus ne peut ouvrir un dossier de fugue qu’à la suite d’un procès-verbal. Les dossiers de fugues de mineurs ouverts auprès de Child Focus constitueraient un cinquième des fugues enregistrées par la police belge. Ces dossiers, de par leur contenu, permettent d’envisager trois axes de recherche. Le premier axe porte sur le profil des jeunes signalés en fugue (âge, sexe, contexte familial, scolarité,…). Le second axe porte sur le profil du signalant (père, mère, famille élargie, police,…). Le troisième axe porte sur les indicateurs de risque et de protection que les signalants expriment auprès de Child Focus lorsqu’ils évoquent le jeune en fugue (consommation de drogue, délinquance, santé mentale,…).
Ces trois axes sont étudiés à partir de deux recherches empiriques, la première portant sur les 1700 dossiers des années 2013-2014, et la seconde portant sur 200 de ces dossiers, dont nous donnerons les résultats préliminaires. Enfin, par ces recherches, nous proposons d’évaluer la portée des filtres et de la black box permettant de comprendre comment et pourquoi certains cas de fugue sont davantage susceptibles d’être confiés à Child Focus que d’autres.