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Abstract :
[fr] Le XIXe siècle a vu s’opérer le « sacre du roman » (Mona Ozouf). La promotion de ce genre anciennement déprécié est liée à l’entreprise de légitimation qu’ont menée, dans leurs œuvres, quelques grands romanciers du siècle, comme Balzac et Zola. Elle se manifeste aussi par l’augmentation quantitative des romans publiés, la diversification des supports éditoriaux (volumes, feuilletons, recueils) ainsi que celle des modes de diffusion (cabinets de lecture, collections, compilations). Ces différents facteurs induisent une « spécialisation du roman », c’est-à-dire une division du genre romanesque en de multiples sous-genres. Roman noir, personnel, sentimental, historique, d’aventures, de mœurs, de cape et d’épée, mondain, psychologique, scientifique ne sont que quelques-unes des catégories permettant aux contemporains de fragmenter un domaine romanesque devenu immense. Cette multiplication est facilitée par la possibilité de définir un genre à partir de nombreux critères, plus ou moins pertinents. D’autres genres ont été oubliés : qui se souvient du roman ecclésiastique ou du roman militaire ?
Alors que de nombreux travaux ont déjà permis de préciser les connaissances sur un genre particulier, nous souhaiterions porter un regard englobant et transversal sur cette division du roman en de multiples genres, qui nous semble constituer un enjeu majeur pour l’étude de la production littéraire au XIXe siècle.