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Abstract :
[fr] Le déplacement des individus est toujours accompagné par le mouvement de choses et pratiques qui voyagent avec eux. Ce fait permet d’étudier la culture matérielle engagée par la mobilité des personnes. Cette culture inclut les habitudes alimentaires, qui font l’objet de plusieurs recherches portées sur les changements culinaires (ou les résistances) déterminés par la migration. Loin d’être le seul enjeu constaté lorsque l'on étudie les pratiques alimentaires des migrants – qui par ailleurs sont souvent considérées comme statiques avant la migration –, cette question amène souvent à négliger d'autres dynamiques importantes qui sont également à l’œuvre. Telles que celles qui se produisent lorsque des cultures alimentaires qui se prétendent différentes se rencontrent, ce qui conduit à la mobilisation d’appartenances par les membres de différents groupes culturels qui veulent prendre une position spécifique chacun par rapport à l'autre. Mon exposé vise à analyser cette rencontre. L'hypothèse est qu’elle façonne un espace qui correspond à un tertium quid, une dimension où les frontières des cultures alimentaires peuvent également s’atténuer en raison notamment de la (re)définition et de la transmission des pratiques.
Afin de décrire ces dynamiques, je présenterai les données ethnographiques collectées durant un terrain ethnographique porté sur les pratiques culinaires d'un groupe de femmes migrantes marocaines vivant dans la périphérie de Milan, en Italie. Je vais également appuyer ma présentation sur des matériaux visuels recueillis lors des observations et des entretiens dans les maisons ainsi que dans des événements publics tel qu’un cours de cuisine arabe.