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Abstract :
[fr] Au XVIIIe siècle, l’influence française — plus précisément parisienne — sur les Pays-Bas méridionaux n’est plus à démontrer. C'est également le cas dans la principauté voisine de Liège, état d'Empire. Dans la capitale, les multiples liens avec la France imprègnent peu ou prou la société. Le phénomène se marque particulièrement dans l’emploi de la langue. En effet, les usages de la langue changent à Liège au fil du XVIIIe siècle : plus on avance vers la fin de l’Ancien Régime, plus les termes employés se rapprochent de ceux de la langue de France. Ces mots ou ces usages nouveaux se retrouvent dans la littérature française en circulation à Liège : romans, dictionnaires, encyclopédies… et traités d’architecture, lesquels apparaissent parfois dans la cité l’année même de leur publication. On observe aussi une disparition progressive des termes du wallon, le dialecte local, et leur remplacement par leurs équivalents français. Les saveurs locales, et sans doute des usages typiques, se perdent ou se transforment ainsi dans les lettres.
Notre communication se penchera sur la question du vocabulaire architectural et technique employé à Liège. Nous observerons de quelle façon il évolue au XVIIIe siècle, notamment en regard des traités d’architecture, et de quelle manière il laisse ou non une empreinte sur le terrain. Nous découvrirons également le lien éminemment social qui unit les mots et l’architecture, au sein d’une société d’Ancien Régime strictement hiérarchisée, dans laquelle « chacun se doit mesurer selon son pied » (Philibert De l’Orme, 1567).