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Abstract :
[fr] La politique énergétique des pays industrialisés glisse inéluctablement d’une préoccupation économique vers une préoccupation environnementale. Plus personne ne nie le réchauffement planétaire, dont seuls le déphasage entre émissions et effet climatique, ainsi que l’amplitude posent encore question. Parmi les mesures à mettre en œuvre pour l’enrayer, l’amélioration de l’efficacité énergétique réduit tous les risques de cette problématique.
Dans ce contexte, le secteur industriel des pays industrialisés est parvenu à produire plus en consommant moins d’énergie, tandis que les secteurs résidentiel et tertiaire peuvent être considérés, d’un point de vue environnemental, comme les mauvais élèves de la croissance économique. Si le prix de l’énergie est un puissant moteur de régulation de la consommation dans le secteur résidentiel, le contexte économique actuel constitue justement un frein aux investissements économiseurs d’énergie. Or cette vision à court terme masque une impasse prévisible, qui concernera en premier lieu les populations socialement défavorisées ; la régulation économique ne jouant pas son office, cette carence justifie bien le recours à la réglementation.
Lorsque l’on examine les réglementations thermiques mises en place dans les pays industrialisés, on doit bien constater qu’elles ne traduisent pas toujours des exigences de qualité énergétique, puisque le classement de différents bâtiments évolue très significativement suivant l’option réglementaire choisie. Ainsi, il est certes nécessaire de réglementer, mais le contenu de la réglementation doit être mûrement réfléchi pour être adapté aux enjeux auxquels le législateur souhaite répondre. Le poids prépondérant de l’enveloppe du bâtiment, élément architectural par excellence, est clairement avéré.
Face à ce contexte énergétique, le concepteur est embarrassé : en butte à des matières difficiles à maîtriser, à savoir les aspects énergétiques du projet et les coûts en général mal gérés, l’architecte dispose de moyens scientifiques et économiques limités, qui restreignent sa capacité à y faire face. C’est en réponse à ce besoin qu’un outil de conception énergétique des bâtiments aux tout premiers stades de l’avant projet a été développé.
Cet outil conjugue un ensemble de méthodes cohérentes permettant, aux acteurs d’un projet, de converger vers une construction optimisée selon les performances de coût (de construction et d’usage) et d’énergie (respect de la réglementation et consommations). Les aspects originaux de cette méthode sont l’étude de sensibilité paramétrique – permettant de vérifier la faisabilité du projet avant sa représentation sous forme d’esquisse graphique – et l’heuristique d’optimisation combinatoire (mono- et multi-acteur) ayant recours à un algorithme génétique générant des populations de solutions et conduisant à une solution améliorée. Les aspects didactiques de la méthode peuvent, de plus, aider un public peu ou mal sensibilisé aux problématiques énergétiques, dans les phases particulièrement critiques que sont les phases préliminaires de la conception.
Ce travail résulte d’un constat d’Électricité de France souvent confrontée à la conception énergétique des bâtiments : les toutes premières étapes d’un projet scellent largement son comportement futur, tandis que la prise en main, par les techniciens, d’un projet architecturalement abouti se révèle peu efficace et laisse trop souvent des regrets quant au choix d’options désormais difficilement amendables. Le développement de l’outil d’aide à la conception énergétique au stade de l’esquisse a ainsi fait l’objet d’un parrainage d’EDF (Direction des Études et Recherches).