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Abstract :
[fr] Le classement comme démarche cognitive et esthétique traverse explicitement la littérature dite « panoramique » du mitan du XIXe siècle, particulièrement dans son sous-corpus des Physiologies. Le classement s’y exerce principalement sur trois « objets » : des lieux publics et de sociabilité (théâtres, cafés, bals, rues et passages), des accessoires privilégiés pour leur dimension symbolique (Physiologies du Gant, de la Poire ou du Parapluie ) ou leur lien au contexte de diffusion, comme la Physiologie du Bonbon distribuée chez les confiseurs parisiens, la Physiologie de l’Omnibus et celle des Diligences et des grandes routes disponibles dans les bureaux d’omnibus. Mais surtout, des catégories humaines y sont érigées en types sociaux ou professionnels (le bourgeois, l’étudiant, l’usurier, le médecin, la lorette, le bas-bleu, le musicien, le flâneur, etc.), en se centrant généralement de manière explicite sur l’un d’eux. Si la physiologie (scientifique) des Physiologies est à plus d'un titre un leurre, sauf à l’entendre comme « physionomie » ou dans une conception comtienne de « physique sociale », par contre, il y a une influence importante des sciences naturelles, en particulier de la zoologie et de la botanique, c’est-à-dire précisément les secteurs qui encouragent et formalisent la classification. Pourtant, les manipulations physiologiques du type produisent des savoirs pour le moins décalés, dans une poétique affichée de la taxinomie dysfonctionnelle. Les perspectives mêlées laissent entrevoir trois objectifs : montrer le social, décrypter le caché et contester.