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Abstract :
[fr] Qu’elle soit appréhendée comme un symptôme ou un remède, la médiation apparaît dans un contexte où les liens sociaux se recomposent, où les institutions traditionnelles (état, église, école, justice, etc.) sont questionnées et où la prise en compte des singularités devient la norme. Depuis près de quarante ans, de multiples fonctions et dispositifs dits « de médiation » prolifèrent dans le but affirmé de créer ou renouer des liens entre les individus. Pour ce faire, les processus communicationnels sont privilégiés, alternativement ou parallèlement à une approche autoritaire.
« La » médiation, pratiquée dans différents champs (notre entrée empirique étant celle de la médiation scolaire), fait l’objet de nombreux discours (politiques, managériaux, professionnels, scientifiques, etc.) mais sa définition et sa mise en œuvre entraînent plusieurs difficultés. Son caractère indéfini ou multidéfini, flexible et malléable ouvre certes à une utilisation contextualisée, adaptée aux situations et aux individus. Mais ceci ouvre également à des interprétations et à des usages hétérogènes, parfois paradoxaux, et à des « débordements » pouvant menacer la légitimité des médiateurs et des dispositifs de médiation.
Notre contribution vise par conséquent à rendre compte de l’ambiguïté constitutive des discours, des dispositifs et des pratiques de médiation scolaire, ceci afin d’en éclairer les ressources et les limites.