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Abstract :
[fr] La fin de la puissance française à Gênes est marquée par une révolte qui renversa le pouvoir de Charles VI. Prenant la route de la capitale ligure, le gouverneur royal, le maréchal Jean Le Meingre, dit Boucicaut, alors en Lombardie, regroupa autour de lui une armée composée de troupes françaises et piémontaises, le prince d'Achaïe et comte de Piémont étant à l'époque un de ses plus fidèles alliés, si pas le dernier en terre d'Italie. C'est à l'étude de cette société militaire particulière, organisée autour d'une personnalité et en perpétuelle recomposition – à la suite entre autres de l'envoi de renforts depuis Paris – que nous nous intéresserons dans le cadre de cette communication.
Il s'agira dans un premier temps de dresser le profil de cette compagnie, en mettant avant tout en évidence la place que jouèrent dans son organisation les réseaux de sociabilité du maréchal de France – expérience des expéditions d'Orient, ordre de l'écu vert à la dame blanche... On y rencontrera certains des plus fidèles compagnons d'armes du maréchal, dont certains furent à ses côtés lors de la bataille d'Azincourt, tel Louis de Boisredont. Il s'agira donc non seulement d'identifier ces hommes d'armes, artisans ou clercs mais surtout de comprendre les raisons de leur présence aux côtés du maréchal. Dans un second temps, nous nous intéresserons à la pratique de la guerre qui fut celle de cette troupe, dans un terroir qui était presque parfaitement étrangers aux usages de la « guerre anglaise ». Comment celle-ci se définissait-elle et quelles furent ses originalités ? Il importera également de constater en quelle mesure celle-ci a pu peser sur les dernières années que Jean Le Meingre passa à combattre en France, et notamment sur son plan de bataille dressé à la veille de la bataille d'Azincourt.
Cette communication tirera un grand profit non seulement des chroniques italiennes et des dépêches diplomatiques qui se firent l'écho de cette campagne mais surtout d'un document d'archive d'une valeur exceptionnelle, le compte KK 40 des Archives nationales, composé sur ordre de Boucicaut au lendemain de son retour en France en vue de se faire rembourser par Charles VI l'argent qu'il avança pour l'entretien de son armée. Celui-ci se trouve au cœur de nos recherches actuelles puisque nous travaillons actuellement à son édition qui, nous l'espérons, pourra être achevée et publiée au cours de l'année 2016.