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Abstract :
[fr] Le risque de récidive sexuelle peut être évalué à partir de différentes modalités d’entretiens : l’évaluation clinique non-structurée ou structurée, l’évaluation sur base empirique et l’évaluation actuarielle pure ou ajustée (Rich, 2003). Ces outils se distinguent par leur définition du risque et par leurs items, voire même leur absence d’items, et leur type de jugement (Hanson & Morton-Bourgon, 2007).
Nous avons eu recours à des entretiens tantôt cliniques, tantôt actuariels. Les premiers ont permis d’accéder à des informations non nécessairement liées à la récidive sexuelle, tout en nous renseignant sur la façon dont l’interné souhaite agir avec nous lorsqu’il n’y a pas de « structure » ; et les seconds ont favorisé une objectivation statistique du risque en exigeant que nous abordions des éléments dont nous n’aurions pas préférentiellement traité eu égard aux informations accessibles. L’un et l’autre se sont mutuellement éclairés : la clinique a rappelé la singularité de sujet de l’individu évalué, et l’actuariel a clarifié le sens essentiel que peuvent prendre certains propos anodins.
Parallèlement à cette tentative d’articulation/intégration, nous traiterons des différentes difficultés rencontrées : judiciaire, thérapeutique, conceptuelle, technique ou tout simplement humaine, elles permettent de rendre compte de la transdisciplinarité intrinsèque de la criminologie et du besoin manifeste de rester modestes face à nos habitudes de pensée.