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Abstract :
[fr] Mon intérêt pour le selfie s’inscrit dans le cadre d’une réflexion plus large sur la photographie vernaculaire (ou commune – au double sens du terme), c’est-à-dire celle qui n’est ni professionnelle, ni explicitement artistique. Le selfie est un outil visuel qui me semble pouvoir bien fonctionner avec la thématique de l’espace urbain : *le selfie travaille à la mise en scène d’un sujet dans un contexte au sein duquel il s’implique, le sujet ayant ceci de particulier qu’il se constitue à la fois comme observateur d’une scène, opérateur de l’image (= opérateur de la représentation de cette scène) et comme figurant de celle-ci (partie de son contenu). *En tant qu’il indique donc bien souvent une interaction entre un sujet et son environnement (spatial, social), le selfie pourrait être un bon indicateur du rapport de figuration, d’intégration, liant l’homme à son espace urbain (direct ou indirect). Il m’intéressera ici pour une seconde raison (dont les enjeux sont plus directement politiques) : puisque le dispositif est relativement nouveau, en développement, le selfie peut servir en quelque sorte de laboratoire dans lequel on pourrait observer la constitution de normes formelles. Autrement dit, la nouveauté de cette forme d’expression lui permet d’échapper relativement (et sans doute provisoirement) à l’inévitable institutionnalisation progressive que connaît généralement l’art urbain.