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Abstract :
[fr] Figure emblématique de la Renaissance rouennaise et normande, Georges Ier d’Amboise rassemble une bibliothèque exceptionnelle, notamment constituée de manuscrits ayant appartenu aux rois aragonais de Naples. Le cardinal s’intéresse également à l’architecture, comme peu de ses contemporains, privilégiant les formes et les fonctions nouvelles, spécialement celles en vigueur en Italie. Il participe aussi à la fortune française d’artistes italiens de renom, comme Andrea Mantegna, Léonard de Vinci, Pérugin ou Andrea Solario, dont il commande ou acquiert des œuvres afin de décorer ses demeures, le château de Gaillon en tête. Mais, alors que son rôle dans la diffusion, au nord des Alpes, des idées et des motifs venus d’Italie est indéniable, le portrait de Georges Ier d’Amboise amateur d’art comprend bien d’autres facettes.
Prolongeant une recherche entamée à l’occasion de la parution de l’ouvrage Georges Ier d’Amboise 1460-1510. Une figure plurielle de la Renaissance (2013), cette contribution entend s'arrêter sur les objets et les œuvres d’art que l’on peut associer au mécénat et/ou aux possessions de l’archevêque de Rouen. Nous nous penchons sur les productions italiennes qui sont liées à Georges Ier d’Amboise mais aussi sur les étoffes, les pièces d’orfèvrerie et les tableaux de chevalet, qui sont mentionnés en nombre dans les comptes de dépenses de la construction du château de Gaillon et dans les inventaires qui décrivent les biens meubles conservés dans les demeures du cardinal. L’analyse de ces sources – que les historiens ont jusqu'ici surtout utilisées pour restituer la chronologie du château de Gaillon, rétablir la distribution intérieure de la demeure ou décrire la célèbre bibliothèque du légat – montre que le goût de Georges Ier d’Amboise, bien que novateur, s’inscrit aussi dans la continuité de celui des amateurs français de la fin du Moyen Âge.