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Abstract :
[fr] L’autisme, entre émotion et souffrance, quelle place pour le psychothérapeute ?
La présente réflexion repose sur la pratique de psychothérapie ambulatoire avec des enfants/adolescents autistes. Cette pratique suppose que ces jeunes sachent s’exprimer verbalement et qu’il s’agisse donc d’autistes de niveau bon à élevé, ou dits « Asperger » ou encore d’enfants atteints de Troubles Envahissant du Développement Non Spécifiés.
Cette prise en charge s’inscrit en général en aval d’un diagnostic posé par un centre spécialisé, et il ne s’agit pas ici de prendre part au débat opposant les pratiques psycho éducatives et les approches thérapeutiques sur le plan de la primauté de l’une face à l’autre.
Partant de la reconnaissance d’un handicap avéré avec déficits cognitifs (théorie de l’esprit), je tente de travailler l’espace entre l’émotion et la souffrance générées par la conscience aigüe que ces enfants ont de leurs incompétences.
Cette souffrance n’est pas suffisamment soulagée par un travail comportemental et éducatif même réussis.
Au travers de plusieurs exemples cliniques, je montrerai que le travail du lien est possible en permettant la verbalisation d’une émotion jusque-là retenue et la représentation consciente de la souffrance.
Cette réflexion théorique repose sur le constat clinique que ces jeunes sont confrontés à la dialectique désir/incompétence: le travail sur la compétence ne résout pas le désir et inversement.
Il convient donc de s’attacher non seulement à l’incompétence elle-même mais aussi au sentiment d’incompétence c’est-à-dire la souffrance, pour oser réaffronter le désir, et l’angoisse du désir.