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Abstract :
[fr] Le XIXe siècle est assurément l’âge de la lecture. Traversé par un double mouvement d’alphabétisation et de croissance démographique, il voit le lectorat s’étendre à de nouvelles catégories de personnes : ouvriers, femmes, enfants. Dans les foyers, les cafés, les cercles et les cabinets de lecture, c’est l’imprimé à diffusion périodique qui attire à lui l’essentiel de ce nouveau public. Le journal offre une alternative majeure au livre, moins coûteuse et plus accessible. Plus immédiate, aussi, puisqu’il construit avec ses destinataires un système d’adresses et de réponses autour de l’actualité socioculturelle. Du courrier des lecteurs au droit de réponse, en passant par la causerie, le badinage, la note et la lettre ouverte, variés sont les moyens dont il dispose pour donner, réellement ou fictivement, la parole à ses lecteurs.
Plus qu’une figure de récepteur à émouvoir, éduquer ou moraliser, le lecteur devient véritablement une « voix » qui investit les nouveaux espaces d’expression de la civilisation du journal alors en constitution en France. Commenter les faits divers, orienter l’intrigue duroman-feuilleton et réagir à la parution d’une oeuvre deviennent autant d’initiatives accessibles au plus grand nombre. En associant l’étude des imaginaires médiatiques à la poétique du support et à l’histoire culturelle, ces deux journées ont pour objectif d’éclairer les rôles et les statuts du lectorat tels qu’ils sont décelables dans la textualité du journal. Que nous apprend celle-ci sur laparticipation des lecteurs au dialogue créatif avec les producteurs, à la configuration des genres, à la promotion des oeuvres, aux définitions de l’écrivain en régime médiatique ?