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Commentary :
Dans un contexte contemporain de modification de la régulation de l’espace public (montée en puissance des intermédiaires, des dispositifs, des instruments d’action publique…), les mutations sociales apparaissent comme faisant la part belle tantôt au pluralisme normatif et à l’horizontalisation des structures (Kuty et al., 2012), tantôt à la montée du néolibéralisme et de ses principes individualisants d’employabilité, de concurrence et d’efficacité (Courpasson, 2000 ; Laval et al., 2012). Idéologie présentée comme un nouveau mode de régulation sociale (Bonafé-Schmitt, 1996) reposant sur la responsabilité et l’autonomie des participants aidés par un tiers neutre (Guillaume-Hofnung, 1995), la médiation est notamment devenue un concept caractérisant de nouveaux intermédiaires de l’action publique (Verhoeven, 2012).
Basée sur un matériau empirique issu d’une recherche doctorale portant sur la médiation en milieu scolaire, cette contribution interrogera l’évolution et l’identité de deux services de médiation scolaire en Belgique francophone, marqués par une tension sous-jacente : dans un contexte scolaire multimodal et complexe (Maroy, 2008), accroché à un programme institutionnel pourtant en déclin (Dubet, 2010), les médiateurs sont-ils représentatifs d’une contre-culture ou d’un nouveau mode d’exercice du pouvoir ?