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Abstract :
[fr] Comprendre l’origine des patrons de diversité est un défi en écologie des communautés et en écologie évolutive, notamment dans le contexte du futur changement climatique. Ce poster aura deux objectifs : i) présenter pourquoi le genre Erythrophleum en Afrique est un modèle d’étude idéal à la compréhension des mécanismes de différenciation de niche et de spéciation au sein d’une lignée d’arbre en région tropicale; ii) mettre en lumière les démarches statistiques et expérimentales permettant de valider et de comprendre ces mécanismes.
Le genre Erythrophleum, largement distribué en Afrique, est représenté par quatre espèces d’arbre : E. ivorense, E. suaveolens, E. africanum et E. lasianthum. Ces espèces morphologiquement très proches, présentent des aires de distribution géographiques et climatiques adjacentes. Elles sont distribuées de façon parapatrique sur un gradient pluviométrique, du plus humide pour E. ivorense ou plus sec pour E. lasianthum. Ce mode de distribution apparent, combiné à des données issues d’études phylogénétiques, suggère un rôle majeur des gradients climatiques comme pilotes des différenciations spécifiques du genre et pourrait donc confirmer l’hypothèse du gradient écologique (« The ecological gradient hypothesis » suppose que des gradients environnementaux peuvent induire des spéciations parapatriques sans que les populations ne soient isolées géographiquement.
Néanmoins, des études sur les niches climatiques et leurs degrés de conservatisme sont indispensables pour valider cette hypothèse. Aujourd’hui, ces études sont rendues plus aisées grâce au développement de nouvelles techniques de modélisation des niches environnementales (Species Distribution Model ou SDM) et de tests statistiques de quantification du conservatisme/divergence de niche (voire Warren et al., 2008). En complément de la modélisation des niches observées (c.à.d. niches réalisées selon la définition de Hutchison (1957)), il est intéressant de comprendre les stratégies fonctionnelles sous-jacentes aux différenciations de niche. Les différenciations de niche au sein des espèces du genre sont probablement issues d’une distinction de leurs stratégies d’utilisation des ressources (lumière/eau) et de leurs différents positionnements au sein du slow-fast continuum (sensu Reich, 2014). Cette hypothèse peut être testée par la mise en place d’expériences en milieu contrôlé mesurant les réponses des individus à des stress environnementaux.