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Abstract :
[fr] Van Gogh peint de 1880 à 1890. Vincent écrit de 1872 à 1890. De La Haye à Auvers-sur-Oise, en passant par le Borinage, Londres, Paris, Arles. Aux membres de sa famille, à diverses autorités religieuses ou professionnelles, à des peintres amis et à des critiques d’art. Jusqu’à la dernière lettre à Théo, du 23 juillet 1890, trouvée sur lui après son suicide : « Eh bien mon travail à moi j’y risque ma vie et ma raison y a fondrée à moitié — bon — mais tu n’es pas dans les marchands d’hommes ; pour autant que je sache et puisse prendre parti je te trouve agissant réellement et avec humanité mais que veux-tu ». Traversée des langues : néerlandais, anglais, français. Traversée aussi de la littérature. Celle qu’il lit et qu’il commente. Celle également qu’il met en représentation dans différentes natures mortes où vibre la présence de livres identifiables. La Bible et les Évangiles, Balzac et Michelet, Dickens et Beecher-Stowe, Maupassant et les Goncourt, Daudet et Zola. Ces textes, ces auteurs ne sont pas seulement des moyens d’évasion ou de sortie des rails de la locomotive à peindre que Van Gogh, selon sa propre expression, devient au cours des années 1880. Ils accompagnent, ils soutiennent, ils donnent sens à une expérience qui sans eux resterait largement informulée au-delà de considérations techniques et esthétiques propres à la peinture. Un éthos protestant s’y conjugue à un souci du réel passant par un goût tout particulier pour le réalisme en littérature. C’est ce double discours qu’il s’agira d’entendre à travers le très vaste corpus des lettres et quelques tableaux, à relire ou à revoir sous cet angle.