L'architecture religieuse rurale à la fin du Moyen Age et au début des Temps modernes : réflexions méthodologiques

Marqués par le phénomène urbain, la fin du Moyen Âge et le début des Temps modernes sont également une période importante pour la reconstruction des édifices religieux en milieu rural. Ainsi, plusieurs auteurs, comme Luc-Francis Génicot, ont déjà souligné l'abondance des chantiers de construction religieuse dans les villages au cours des XVe et XVIe siècles. Mais ces architectures « marginales » ne retiennent que très rarement l'attention des historiens de l¿architecture. Ces édifices sont pourtant le produit et les témoins de l'activité humaine et, à ce titre, ils doivent trouver une place dans l¿étude scientifique de l¿architecture de cette période. La communication se donnera donc comme principal objectif de présenter la manière avec laquelle l¿historien de l¿architecture peut se réconcilier avec ce patrimoine pour lui ménager une place au sein de sa discipline, tout en tenant évidemment compte des approches les plus récentes de cette dernière.
En étudiant ces églises, l'historien de l'architecture doit tout d¿abord se confronter à un corpus numériquement important et en comprendre les enjeux (notamment les raison de cette abondance et la sériation de celle-ci dans le temps et dans l¿espace). Face aux questions formelles et stylistiques qui émergent, le chercheur doit dépasser l¿attitude normative qui consiste à ne voir en ces édifices que des lieux où se manifeste le conservatisme stylistique. Enfin, l'historien de l'architecture doit tenter, pour ces édifices souvent mal documentés, de répondre aux questions touchant à la planification, au financement et à la mise-en-œuvre de ces monuments et, par conséquent, à l'identification de l'ensemble des acteurs impliqués dans ces chantiers.