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Abstract :
[fr] Le port d’armes chez les jeunes est un sujet de préoccupation tant du ressort de la santé publique que de la psychologie criminologique. Si l’arme peut être considérée comme un moyen pour le jeune visant à maintenir son identité personnelle et sociale, il est reconnu que la présence d’armes intensifie la menace-intimidation, la violence des conflits entre jeunes et la gravité des blessures. C’est au départ des questions d’une part de l’accessibilité de l’arme réelle et perçue par le jeune (dans l’environnement familial et social), et d’autre part de la légitimité du port et de l’usage d’armes, que la discussion va être menée à partir des données de deux études. Dans la première étude, nous avons analysé sur base d’une enquête menée auprès de 538 des adolescents (42% de filles) recrutés dans divers réseaux scolaires le profil des jeunes qui portent et utilisent une arme, les fonctions attribuées à l’arme (d’intimidation, de défense, de vengeance, de protection, de domination, de réassurance, ludique, ….) ainsi que les facteurs de risque environnementaux (relations aux pairs, milieu familial et scolaire, niveau de délinquance du quartier,..) et personnels (victimisations, agressivité et recherche de sensation). Une seconde étude se basant sur des entretiens avec des mineurs placés en IPPJ impliqués dans un délit avec ou sans arme analyse les dynamiques intentionnelles du port et de l’usage d’armes ainsi que les fonctions qui lui sont attribuées. Plus spécifiquement pour les mineurs délinquants impliqués dans un délit avec arme, ont été développés les dynamiques motivationnelles de l’utilisation de l’arme pendant le délit, l’intentionnalité de l’usage de l’arme de même que les éprouvés émotionnels après le délit. Il en ressort que les adolescents selon leur engagement dans la délinquance présentent des degrés d’accessibilité aux armes et divers types de légitimités qui sous-tendent le port d’armes.