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Abstract :
[fr] Achille Mbembe remarque, pour le regretter, que la réflexion qu’il a intitulée « Le fouet de Dieu » n’a guère fait l’objet de lectures critiques. C’est précisément à dégager les enjeux de ce chapitre de son livre De la postcolonie que vise mon intervention.
J’avais été très impressionnée, lors de mes recherches doctorales sur le kimbanguisme, par les analyses relatives au christianisme figurant dans Afriques indociles. Ces thèses sont tout à la fois creusées et déplacées dans « Le fouet de Dieu ». L’avant-propos de la deuxième édition du livre suggère brièvement une mise en perspective stimulante de ces pages. Prenant acte de la nécessité de désormais « penser avec et contre Fanon », Mbembe y souligne qu’elles ouvrent sur une conception du rapport éthique à autrui, qui prend chez lui la forme d’une prescription inconditionnelle : « donner la mort à la mort ».
Mon interrogation se resserre autour de la thématique de l’altérité. En rassemblant en gerbe les problématiques du désir, de la domination et de la liberté, elle met au jour l’articulation profonde du religieux et du politique.