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Abstract :
[fr] Dans le jeune État belge fragilisé par son statut international, l'innovation technique constitue une priorité étatique, mais aussi un des moteurs du développement entrepreneurial. L'essor industriel du 19e s. s'accompagne ainsi d'une course à l'innovation qui sous-tend de nombreux enjeux.
Cette thèse les questionne en parcourant, dans un premier temps, le territoire codifié de la propriété industrielle. L'étude porte d'abord sur la construction d'un système belge des brevets. Comment est-il conçu par les premiers gouvernements belges ? Quelles sont ses caractéristiques ? Comment favorise-t-il la course à l'innovation ? Il convient d'appréhender d'abord les cadres juridiques, les références et les singularités qui définissent l'expérience belge. Ensuite, la nature de l'adhésion des acteurs au système est analysée.
Dans un second temps, l'interrogation privilégie une approche sectorielle. La relation liant les brevets à l'innovation est examinée à travers le cas de l'industrie belge du zinc et de l'entreprise qui la domine : la s.a. des Mines et Fonderies de zinc de la Vieille-Montagne, première multinationale d'Europe. Que révèlent les brevets à propos des technologies en place et de leur évolution ? Par quels mécanismes contribuent-ils à l'innovation ? L'analyse porte sur un corpus de plus de 200 brevets étudiés à la lumière des archives d'entreprises. Elle éclaire sur les processus innovants et les conditions de leur déploiement.
Cette histoire technique de la filière du zinc illustre les dynamiques qui s'attachent à l'innovation au temps de l'essor industriel. Elle met en lumière un ensemble de stratégies mises en œuvre par les industriels pour contourner les problèmes que pose la technologie en place : imperfection des méthodes de réduction, nuisances, mécanisation, diversification, etc. comme les tâtonnements, hésitations, échecs, ruptures inhérents aux processus innovants.