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Abstract :
[fr] Ma proposition de communication est issue de ma thèse de doctorat (Approcher la médiation par ses usages professionnels : le cas de l’art-thérapie, Université de Liège, 2012). Les résultats que je propose d’exposer ici sont issus plus particulièrement de mon travail d’observation participante de deux ateliers d’ « art-thérapie » dans deux hopitaux généraux bruxellois (section psychiatrique pour adolescents).
Mon objet d’étude, « l’art-thérapie » est une appellation recouvrant un composite de pratiques qui se distinguent en fonction de paramètres multiples . Face à cette hétérogénéité, j’ai dû élaborer ma propore définition, minimale et pragmatique : relève de l’« art-thérapie », toute pratique qui utilise de façon « active » l’art dans le champ de la santé mentale .
À cet objet d’étude que constitue l’art-thérapie, j’ai voulu articuler une problématique : celle de la « médiation ». À l’origine de mon travail, il y a donc aussi une ambition qui vise, à partir de l’étude d’un « cas » (Passeron, Revel : 2005), à réfléchir un concept occupant une place centrale dans de nombreuses recherches en SIC. Il s’est donc agi de voir en quoi l’art-thérapie pouvait constituer un « cas » de médiation :
Pour le chercheur en SIC, l’art-thérapie peut s’étudier en tant que médiation culturelle dans des institutions non culturelles que sont, ici, les hôpitaux psychiatriques.
Pour les art-thérapeutes, on parlera davantage de médiation thérapeutique : comment l’art, en tant que moyen d’expression, permet-il au malade de communiquer, voire de se réinsérer (à travers notamment l’exposition des œuvres).
Pour les patients, il est apparu que l’art-thérapie serait plutôt une médiation institutionnelle grâce à laquelle ils peuvent mettre en discussion le contenu des normes qui sont imposée par l’institution psychiatrique. Cette médiation institutionnelle, dominante dans mes observations, est rendue possible non par l’objet artistique en tant que tiers médiateur mais par l’artiste, le tiers « humain ».