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Abstract :
[fr] Les questions de l’identité personnelle et de l’identité sexuée ne peuvent être élucidées par l’adolescent sans en référer au corps, même si elles ne s’y limitent pas. Le processus de maturation pubertaire a des répercussions sur la représentation de soi (Blyth et al. 1982) et sur l’établissement des relations sociales à l’adolescence (Alsaker,1995). La poussée staturo-pondérale, comme l’atteinte de la maturité sexuelle, ne se produisent pas en même temps chez tous, certains ont déjà atteint une pleine maturité physiologique, alors que d’autres n’ont pas encore abordé le développement pubertaire. Cette variabilité interindividuelle renforcée par des différences entre les sexes (tant par le moment où débute le développement pubertaire que la façon dont sont vécues les transformations corporelles) a des effets au niveau de la construction identitaire, de la perception de soi et du rapport aux autres (Glowacz et al. 2008, Williams & Currie, 2000, Seigel et al. 1999). Le timing pubertaire perçu reposant sur la perception de l’adolescent de sa maturation pubertaire comparée à celle de ses pairs intègre à la fois les dimensions physiologiques et psychologiques, intra-individuelles et inter-individuelles. Cette communication vise à étudier en quoi la perception d’une synchronisation ou désynchronisation de sa maturation pubertaire par rapport aux pairs influence l’estime de soi durant la phase de transition entre l’enfance et l’adolescence et en cours d’adolescence. 249 collégiens et lycéens belges (12 à 18 ans) et 200 collégiens français (11 à 16 ans) ont été interrogés. Le timing perçu est évalué par la méthode de Berg-Kelly & Erdes (1997) faisant appel au vécu de l’adolescent par rapport à son développement pubertaire, à l’intégration de ces changements ou non-changements physiques au niveau de son image, aux impacts dans son rapport à l’autre ainsi qu’à l’intégration du regard de l’autre. L’estime de soi est mesurée par l’échelle de Harter (1988) et par l’échelle d’estime de soi toulousaine (Bardou et al. 2012). Nos résultats confirment une plus faible estime de soi globale, une perception négative et une insatisfaction par rapport à l’apparence physique chez les garçons au timing pubertaire retardé. Chez les filles, contrairement à nos hypothèses, il n’est pas relevé de différences au niveau de l’estime de soi globale selon le timing pubertaire pour l’échantillon belge tandis que pour l’échantillon français sont relevées des différences au niveau de l’estime de soi physique et de l’estime de soi scolaire.