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Abstract :
[fr] Nous partirons d'une étude de cas réalisé en Belgique dans la petite ville de Mouscron (à la frontière française). Face au danger que pose les pollutions olfactives engendrées par un zoning industriel, des riverains vont établir un réseau de vigies chargé de réaliser un monitoring des odeurs de leur environnement immédiat; et cela en partenariat avec un bureau d'étude (provenant d'une université belge) et une association environnementale locale. Nous nous intéresserons aux négociations qu'a encouru le protocole de prise de mesure dont le pari est de permettre d'objectiver des perceptions sensorielle subjectives A l’occasion de cette étude de cas nous aimerions faire vivre une hypothèse de type « écologique » de la perception et de la qualification/définition du problème par les participants à l’action (Tim Ingold, James Gibson). En effet, nous choisissons de donner du crédit aux perceptions des riverains et cela non pas seulement parce qu’ils agissent en tant qu’acteurs sociaux notamment via les plaintes), mais également parce qu’ils se caractérisent, agissent en tant qu’entités biologiques doués du sens de l’olfaction et que ce sens de l’olfaction est, avec les trois autres sens, un médiateur puissant de leurs présences et existences au monde. Partageant, en partie, le projet anthropologique d’Ingold, nous nous proposons – à partir de la situation vécue par des riverains transformés en vigies dans le monitoring olfactif de leur environnement malodorant – de comprendre le jeu réciproque qui existe entre deux types de systèmes, social et écologique et cela en explicitant ce que le dispositif d’objectivation des odeurs mis au point… fait faire (Agency). Parler de possession réciproque, c’est pointer du doigt l’interdépendance de logiques d’action (sociale et technique) face à des logiques de propagation (physico-chimique).