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Abstract :
[fr] A ce jour aucune étude n’a investigué la qualité d’attachement d’enfants hébergés en institution suite à de la maltraitance ou des négligences sévères. Or les recherches menées auprès de populations maltraitées indiquent de graves conséquences sur leur patron d’attachement ((Cyr et al., 2010) et de plus en plus de recherches soulignent les effets d’un attachement insécurisé sur le développement, surtout s’il est de type désorganisé (Lyons-Ruth & Jacobvitz, 2008). C’est pourtant ce type d’attachement qui est observé auprès d’environ la moitié des adolescents hébergés ou des adultes ayant été hébergés (Nowacki & Schoelmerich, 2010; Wallis & Steele, 2001; Webster et al., 2009).
Cette étude a pour objectif d’évaluer la prévalence des modes d’attachement dans un échantillon d’enfants hébergés âgés entre 5 et 8 ans (N=73). L’évaluation de l’attachement a porté non pas sur les comportements d’attachement mais sur les modèles relationnels que les enfants ont intériorisés suite aux expériences vécues auprès de leur(s) figure(s) d’attachement. La procédure des histoires à compléter a été utilisée, filmée et codée en Q-sort via les cartes pour le complément d’histoires (C.C.H.) développé par Miljkovitch et collaborateurs (2003). Les résultats indiquent que 22% des enfants présentent un attachement de type sécure, 37% de désorganisé, 31% d’évitant et 10% d’ambivalent. Ceux-ci soulignent qu’à cet âge aussi, la désorganisation est observée dans de nombreux cas et nous constatons également qu’un nombre élevé d’enfants présentent des stratégies d’évitement qui risquent de leur causer de nombreuses difficultés relationnelles. Etant donné l’importance d’une prise en charge précoce des troubles d’attachement, il est primordial de s’interroger sur les interventions à proposer dans un cadre institutionnel face aux besoins spécifiques de ces enfants.